Quand j’ai quitté la dernière organisation pour laquelle je travaillais et que je disais autour de moi que je m’étais simplement écoutée pour plonger devant rien… Seulement travailler dans le domaine du UX. La même phrase revenait : « Tu es courageuse de te lancer devant rien et à ton compte! »
Même si je pensais à cette avenue depuis un moment, j’étais effrayée de tout laisser pour écouter ma petite voix. J’ai finalement plongé. Oui, j’étais stressée de ne pas savoir où j’allais. Surtout que la sécurité et stabilité d’emploi, en plus de la qualité de vie, sont mes ancres de carrière les plus importantes (merci au cours Gestion de sa vie professionnelle à HEC!), mais celle de la reconnaissance en tant qu’experte dans mon domaine vient en première position (développer mon expertise en UX, numérique et nouvelles technologies, en plus d’être LA référence). Heureusement, mon expérience en finances m’a bien appris à garder un coussin financier (merci à ma vie brillante sous le soleil!), on ne sait jamais ce qui peut arriver. Alors, de quoi j’ai peur si j’ai un coussin pour m’aider à traverser de l’autre côté? Le stress de performer, de regretter la cage dorée, la sécurité au détriment de peut-être faire ce que j’aime? Aussitôt que j’ai pris la décision de quitter, des occasions se sont présentées… la magie de la synchronicité!
J’ai discuté avec des consultant.e.s en UX qui m’ont rassurée d’abord sur le marché de la consultation en UX. « Il y a de la job en masse! » C’est le petit stamp que j’attendais avant de me lancer.
D’abord, HEC Montréal qui me contacte pour une soirée de mentorat dans un événement, organisé par le Service de gestion de carrière, qui réunit des professionnels en créativité numérique et des membres de la communauté étudiante ayant soif de conseils, de réponses à leurs questions et d’inspirations. Alors là, cette occasion peut sembler banale pour vous, mais elle tombait à un moment où l’estime de moi était basse dû à plusieurs événements, puis dans un contexte où mes idées créatives étaient mises sur la tablette. Offrir des conseils, accompagner et aider ou mettre en relation, c’est l’une des choses que j’adore le plus faire : rendre service et créer un effet « wow ». Je pense immédiatement à la conférence de Benoît Chalifoux qui parlait des softs skills et du fait que l’altruisme rend heureux, en plus de diminuer le stress. Donner sans attentes, mettre l’autre en avant-scène, offrir son expertise pour la réussite des projets d’autrui et do the EXTRA step. Ça, ça me donne des ailes.
La soirée a déboulé tellement vite. Je croyais que les 5 rondes de groupes d’étudiant.e.s allaient être longues et j’avais encore peur de ne pas savoir quoi dire pour les aider, mais en même temps, je sais que j’ai de l’expérience et je mérite cette place (maudit sentiment d’imposteur!). En plus, j’ai HEC tatoué à jamais sur le coeur, pour vrai! J’ai adoré l’événement, je me suis sentie utile et ma peur a été dépassée. Ce moment m’a donné un incroyable boost d’énergie, je me suis sentie complètement à ma place. Les étudiant.e.s m’ont posé une panoplie de questions sur la consultation en UX et numérique, mon parcours professionnel, comment se démarquer parmi tant de candidatures auprès d’entreprises, etc. J’ai tout donné, je souhaitais les aider le plus possible comme moi j’aurais aimé être guidée à cette même période dans ma vingtaine.
Ensuite, j’ai joint le groupe #WorkshopWednesdays qui organise des ateliers design thinking régulièrement à Montréal, question de se réunir entre professionnel.le.s/facilitateur.trice.s, de brasser des idées et de partager des conseils/trucs entre innovateur.trice.s. Quelle idée géniale! En participant à leur premier atelier en ligne un mercredi soir, tout de suite j’ai eu un coup de coeur pour l’initiative. J’ai alors participé volontairement à la joute créative, organisée par la communauté de pratiques et Créativité Québec. Il s’agissait d’un premier match de joute créative avec des adultes (concept s’inspirant de l’improvisation avec plusieurs périodes d’activités rapides à faire pour atteindre l’objectif ultime du match).
En plus, avec surprise, notre équipe de feu a gagné pour le côté créatif, technologique et futuriste de nos idées. Le défi était de trouver les moyens de faire vivre l’expérience d’un.e Canadien.ne mettant les pieds sur la lune pour la première fois en 2060! Notre idée design se dessinait comme suit : promotion avant l’événement sur différents canaux, un concours permettant aux Canadien.nes de participer à cette grande première sur la lune en y mettant les pieds en hologramme aux côtés de l’astronaute de la NASA, en plus de lancer la location de lunettes virtuelles dans divers lieux pour rendre accessible ce moment historique. Faire vivre l’expérience comme si nous étions tous.tes sur la lune ensemble! Aussi, dans les écoles et bibliothèques, nous avions prévu de faire des activités avec des partenaires, en collaboration avec la NASA, afin de rallier le plus de personnes possible entourant ce moment fort.
Enfin, l’astronaute canadien.ne mettait les tous premiers pieds sur la lune pour la première fois, en compagnie de milliers d’autres en hologramme, en plus des gens qui vivaient aussi l’expérience à travers les lunettes… un Moonfest faisait office de grande célébration à ce premier pas pour le Canada sur la lune, puis une Journée de l’espoir/innovation allait être inaugurée pour nous remémorer cette grande victoire à travers les années à venir. Et le tagline… la fille marketing (moi!) était là pour assurer les arrières (La lune, pour tous. Ensemble, le futur est brillant.) L’objectif était de rassembler le Canada (pays pionnier ayant mis les pieds sur la lune), en incluant tous les autres pays, donc l’esprit de communauté internationale était important. La question de l’espoir, le futur, l’intégration des nouvelles technologies au bénéfice de toutes les communautés, puis l’aspect de célébration commune ont été des éléments sur lesquels nous nous sommes basés pour réfléchir et brasser beaucoup d’idées.
Ces deux mêmes événements liés à la créativité ont eu lieu dans la même semaine. J’ai eu un regain d’énergie cette semaine-là. Wow! Une lueur, une lumière qui se rallumait après plusieurs mois. Et ce n’était que le début… des occasions de mandats UX se sont présentées dans les jours suivants. Comme si toutes les graines semées dans le passé fleurissaient une après l’autre. Je n’ai jamais eu autant confiance en mes moyens, ma valeur, mon expérience, ma créativité et en moi. Ce n’est que le début d’une nouvelle aventure UX.
Émilie Monette 