C’est le 5 juin dernier qu’a eu lieu la 8e édition du plus grand événement en recherche UX : UXRConf par Learners. Learners offre l’événement en ligne gratuitement chaque année. Learners offre l’événement en ligne gratuitement chaque année.
Comment avoir de l’impact grâce à la planification et à l’exécution stratégiques en recherche? Comment devenir un·e meilleur·e chercheur·e en priorisant plus efficacement? Comment ajouter plus de méthodes co-créatives et visuelles à notre boîte à outils? Autant de questions, autant de réponses lors de cette journée remplie de conférences enrichissantes sur la recherche en expérience utilisateur!

« Research is (Partially) Broken » – Brad Orego (Webflow)
Brad Orego a mis le doigt sur quelque chose que plusieurs vivent : il y a deux types de recherches : la recherche stratégique et la recherche tactique.

Brad Orego a frappé fort dès l’ouverture : il a mis en lumière la confusion persistante entre recherche tactique et recherche stratégique. Trop souvent, ces deux types d’activités sont traités de manière identique, ce qui affaiblit notre capacité à agir avec impact. L’une des dispositives marquantes de sa présentation illustrait cette tension avec un graphique opposant l’urgence à l’influence – révélant que la recherche stratégique, bien que plus influente, est rarement perçue comme urgente.
🧠 À retenir : Il est temps d’adapter nos pratiques, notre planification et même notre langage pour redonner à la recherche stratégique toute sa légitimité dans la prise de décision.

« Care Less » – Zoë Glas (Google)
Zoë Glas a proposé une réflexion salutaire et contre-intuitive : pour avoir plus d’impact, il faut parfois s’investir moins émotionnellement. Elle a exploré les risques d’un surengagement : épuisement, dilution des priorités, difficulté à établir des limites.

Une de ses diapositives représentait un empilement visuel de tâches irréalistes (growth, empathy, business, innovation, insights, etc.) sur les épaules d’un·e seul·e chercheur·e. Un clin d’œil à notre charge mentale collective.

J’ai beaucoup aimé ses principes de care less pour nous permettre, comme chercheur en expérience utilisateur, de progresser au détriment de notre quête vers la perfection, d’éviter de tomber dans l’accusation, de bien définir au départ le succès et les tactiques pour y arriver, qu’au final, ce sont les relations qui comptent et non pas la recherche en soi ou les communications. C’est le long terme des relations qui compte, il faut savoir se détacher (let it go comme je me rappelle chaque jour, merci à la Reine des neiges!).
Cette conférence m’a beaucoup parlé et je tente chaque jour de faire valoir que good is enough, mais c’est très dur quand la société et les entreprises sont si accro à la performance…
🧠 À retenir : Savoir dire non, déléguer ou prioriser n’est pas un échec, mais un acte stratégique.

« Solar-Powered Research » – Abby Hoy Baylen (Later.com)
La recherche centrée exclusivement sur le produit est-elle suffisante? Abby Hoy Baylen a parlé d’élargir notre rayon d’action : utiliser nos compétences pour éclairer non seulement les décisions produits, mais aussi les choix d’affaires.

Abby nous a invités à élargir notre champ d’action : plutôt que de concentrer toute notre énergie sur le produit, pourquoi ne pas appliquer nos compétences au modèle d’affaires, à la stratégie de croissance ou encore à la relation client?
Elle a illustré sa vision avec une métaphore visuelle inspirante : un panneau solaire captant l’énergie de différentes sources (produit, données, finance, marketing), montrant que la recherche peut alimenter plusieurs dimensions de l’organisation.

Quelques apprentissages clés de sa conférence :
- Les données propriétaires différencieront les équipes qui produisent des livrables externes.
- Développez vos compétences quantitatives.
- Établissez des partenariats clés avec les équipes en veille concurrentielle, données et direction.
- Soyez proactif·ve et prévoyant·e.
🧠 À retenir : Plus la recherche est alignée avec les objectifs d’affaires, plus elle devient indispensable.

« Visualizing New Methods » – Vicky Zeamer (Salesforce)
Cette conférence a été un coup de cœur personnel. Vicky Zeamer a plaidé pour une approche plus co-créative, plus visuelle, qui permet aux participant·es de s’exprimer autrement que par les mots.

Pourquoi se limiter aux entretiens et aux tests de prototypes quand des méthodes comme le collage, les cartes ou la co-conception peuvent enrichir l’expression des participants et faciliter la transmission des insights aux parties prenantes?

Simplement parce qu’en proposant aux utilisateurs-testeurs d’utiliser des images, cela suscite des conversations plus profondes, favorise la vulnérabilité, en plus d’amplifier la voix de chaque utilisateur. Et, cette technique amène aussi un côté ludique et fun!

Elle propose d’intégrer ces outils (collage, dessin, mapping visuel) dans nos études qualitatives pour mieux capter l’émotion, l’imaginaire, ou les représentations inconscientes.

🧠 À retenir : Une image ou une création peut parfois transmettre plus qu’un verbatim.
« Build to Learn » – Molly Needelman (Google)
Molly Needelman a exploré l’intégration de l’IA dans la pratique de recherche. Elle a présenté des exemples où l’IA générative est utilisée pour prototyper rapidement des concepts, créer des parcours hypothétiques ou analyser des corpus de données non structurées.

Elle l’utilise pour créer de nouvelles expériences, générer des idées ou des prototypes, et ainsi apprendre plus rapidement sur ses utilisateurs.
L’IA devient ici un catalyseur pour repousser les limites de ce qu’on peut tester et découvrir. Elle montrait comment un prompt bien formulé pouvait produire plusieurs variantes d’interface, testables immédiatement auprès des utilisateurs. L’idée est simple : build to learn — construire rapidement pour déclencher de nouveaux apprentissages.

Personnellement, j’utilise de plus en plus l’intelligence artificielle dans mon quotidien, surtout pour les rapports de recherche qui peuvent prendre autrement des heures et des heures à faire. Et pour imager des personas ou archétypes aussi c’est génial. Je n’ai pas encore utilisé l’IA dans le cadre d’ateliers design thinking encore, mais j’y compte bien!
🧠 À retenir : L’IA devient un outil d’itération pour les chercheurs, pas une menace.

« 5 of PMs Every Researcher Needs to Know » – Zach Schendel (DoorDash)
Travailler efficacement avec des gestionnaires de produits (PM) exige de bien comprendre leurs motivations et leurs styles de collaboration.

Zach a offert un cadre utile pour mieux naviguer nos relations avec les PMs (Product Managers). Il distingue cinq types de personnalités : le stratège, l’analytique, l’opérationnel, l’empathe, et le visionnaire. Chaque profil a ses leviers d’influence, ses attentes et sa tolérance à l’ambiguïté. Les chercheur·euses doivent apprendre à les reconnaître pour adapter leurs approches et maximiser leur influence.
🧠 À retenir : Il n’y a pas une seule façon d’influencer : connaître son interlocuteur est fondamental.

« Pivot or Perish » – Reggie Murphy (Zendesk)
Reggie Murphy a partagé un témoignage concret : après l’acquisition de son entreprise par un fonds privé, les budgets ont été drastiquement réduits. Son équipe a dû justifier sa raison d’être et pivoter rapidement.

Son équipe a su s’adapter à ce contexte en repositionnant la recherche comme indispensable, même dans un climat d’incertitude. Comment?

En alignant la recherche aux indicateurs clés de performance, pour ainsi faire croître son influence de manière stratégique au sein de l’organisation, transmettre la connaissance sur la recherche et tout le travail que cela exige, dans le but de créer de la capacité en recherche UX (et du budget!).

Il présentait un avant/après des activités de l’équipe UX : réduction du périmètre, mais accentuation de la valeur livrée dans des zones critiques (onboarding, rétention, self-service). Et une phrase qu’il a scandé auprès du public sur place : s’il n’y a pas d’indicateurs clés, des objectifs à atteindre, alors pas de projet de recherche!

🧠 À retenir : Même en période de crise, la recherche UX peut se réinventer et renforcer sa légitimité.
« Real Data Makes for Better Data » – Jennifer Maples (Airbnb)
Jennifer Maples a terminé avec une observation juste : trop souvent, nos tests se font avec des prototypes fictifs, déconnectés de l’usage réel. Elle invite à intégrer des données réelles dans les expériences testées (exemples : vrais listings Airbnb, vrais filtres, vraies contraintes). Je ne compte plus moi-même les fois où j’ai dû faire des tests utilisateurs avec du faux texte (placeholder) sans données réelles ou avec du texte hypothétique.

Elle souligne l’importance d’ancrer nos tests dans des expériences proches de la réalité, en y intégrant des comportements authentiques, pour tirer des apprentissages plus riches et plus crédibles. Elle a démontré qu’en testant un parcours utilisateur fictif comparativement à un parcours réel, cela révélait un écart frappant dans les comportements et les apprentissages.
🧠 À retenir : Pour bien comprendre l’humain, il faut lui parler dans un contexte aussi réaliste que possible.

L’UXRConf 2025 nous rappelle que la recherche UX est en train de s’émanciper. Elle sort du cadre du produit, explore des terrains nouveaux (affaires, IA, co-création), et questionne même ses fondations. Au-delà des outils et des méthodes, ce sont nos postures, nos choix d’influence, et notre capacité à dire non qui façonnent notre impact.
Une chose est claire : le rôle de chercheur·e UX est plus stratégique que jamais. Encore faut-il oser repenser ses limites.
Quel élément de ce résumé des conférences souhaitez-vous appliquer dès maintenant dans votre rôle en recherche?
Sources :
- Images et contenus des présentations tirés des conférences du 5 juin 2025 lors de la 8e édition de la UXRConf par Learners diffusée en direct sur le web et maintenant disponible sur YouTube pour tous
- Voir la conférence (en anglais) du 5 juin 2025 enregistrée sur YouTube par Learners
- Article accompagné de textes traduits et adaptés par ChatGPT, le tout agrémenté de ma plume personnelle 🙂




















